Le 7 octobre 2023 marque un jour tragique pour IsraĂ«l et lâhistoire juive. Plus de 1 200 personnes sont mortes Ă Kfar Aza. Câest le pire massacre juif depuis la Shoah. Le Hamas, est responsable de l'horreur des actes commis. Ce groupe dĂ©fend une forme de terreur et de dĂ©naturation de l'homme dĂ©crite par la philosophe Hannah Arendt.
Oscar Tessonneau
L'attaque, survenue dans cette banlieue de Gaza, est dĂ©crite comme un jour funeste et tragique dans l'histoire d'IsraĂ«l et du judaĂŻsme. L'atrocitĂ© du massacre de Kfar Aza, une ville majoritairement habitĂ©e par des personnes de confession juive, la communautĂ© religieuse incarnant l'essence mĂȘme de la vie et de la nation israĂ©lienne, est illustrĂ©e de maniĂšre poignante par les paroles d'un rĂ©serviste qui dĂ©clarait il y a quelques jours aux journalistes du Monde sâĂ©tant rendus sur place : « On rĂ©cupĂšre les corps Ă la main. Les terroristes ont tuĂ© ceux quâils nâont pas kidnappĂ©s ou qui nâont pas fui. Il nây a pas de survivants. Câest un cauchemar ».
Quant au gĂ©nĂ©ral israĂ©lien en retraite, Itai Veruv, il a qualifiĂ© la situation non pas de guerre, mais de vĂ©ritable massacre, soulignant l'ampleur de la tragĂ©die : « Des familles entiĂšres ont Ă©tĂ© dĂ©cimĂ©es, des femmes, des personnes ĂągĂ©es, et mĂȘme des enfants en bas Ăąge ont Ă©tĂ© touchĂ©s par cette terrible tragĂ©die », clamait ce dernier. Il a comparĂ© la gravitĂ© de la situation Ă la libĂ©ration des camps de concentration par l'armĂ©e amĂ©ricaine lors de la Seconde Guerre mondiale, mettant en avant l'importance cruciale de diffuser ces Ă©vĂ©nements au monde entier, Ă la radio, dans les journaux et Ă la tĂ©lĂ©vision. Enfin, Itai Veruv estime que 70 terroristes du Hamas sont responsables de cette catastrophe inimaginable. Lâun des meneurs de lâopĂ©ration serait Mohamed Deif.
De la route 232 aux Kibboutz
Bien connu des services de renseignement israĂ©liens, cet homme est Ă la tĂȘte des Brigades Ezzedine Al-Qassam, bras armĂ© du Hamas orchestrant l'opĂ©ration "DĂ©luge dâAl-Aqsa". Le 11 Octobre 2023, des journalistes du Monde confiaient quâil a dirigĂ© une vaste offensive causant d'importantes pertes en IsraĂ«l. « Depuis plus de deux dĂ©cennies, Deif façonne la stratĂ©gie militaire du Hamas, rĂ©solu Ă mettre fin Ă l'occupation », soulignaient ces derniers. Bien que la dĂ©cision d'attaquer ait sans doute Ă©tĂ© concertĂ©e avec d'autres hauts dirigeants du Hamas, les journalistes du Monde l'ont mis en avant comme le visage de cette opĂ©ration.
Ce massacre, infligĂ© par le Hamas aux IsraĂ©liens, engendre la terreur, comme tout acte de cette nature. Ce matin, des journalistes de LâObs rapportaient que lors de l'attaque, les militants dirigĂ©s par Mohammed Deif ont envahi le kibboutz avec violence, semant destruction et mort. Des rumeurs font Ă©tat de dĂ©capitations d'enfants, bien que cela ne soit pas encore officiellement confirmĂ©.
Le totalitarisme, selon Hannah Arendt, engendre une société vouée à la mort. Cet aperçu sombre et sinistre trouve une étrange résonance chez les dirigeants du Hamas, qui est presque une incarnation littérale du mouvement défendant un régime totalitaire. Cette réalité s'est manifestée de maniÚre plus criante lors du massacre de Kfar Aza.
« à l'image de tout régime totalitaire, celui défendu par les chefs Hamas tolÚre une terreur implacable, torturant les Juifs et les réduisant à de simples vestiges d'humanité. »
Comme le souligne Arendt Ă propos des camps de concentration, Ismael dĂ©crit le Hamas comme un groupe brisant l'identitĂ© humaine, ne laissant que des rĂ©flexes animaux. Cependant, ce qui prĂ©occupe Ismael davantage, c'est cette nouvelle association entre idĂ©ologie et terreur au cĆur de lâidĂ©ologie dĂ©fendue par les chefs du Hamas :
« Hannah Arendt indique qu'une idéologie totalitaire transcende la distinction classique entre des régimes légitimes, soumis à la loi, et des régimes illégitimes, marqués par l'arbitraire. Cette dichotomie se retrouve dans l'idéologie imposée par le Hamas à Gaza. »
En se basant sur un reportage d'Anshel Pfeffer, journaliste pour le quotidien "Haaretz", Ismael dresse en effet un tableau terrifiant de la tragĂ©die. « Les chanceux, souligne Ismael, qui Ă©taient loin du kibboutz lors de l'assaut doivent maintenant affronter la dure rĂ©alitĂ© de funĂ©railles pour leurs proches. » Enfin, dâautres localitĂ©s proches de Gaza ont Ă©galement Ă©tĂ© la cible d'attaques, notamment le kibboutz Beâeri, oĂč plus de 100 civils ont pĂ©ri, et prĂšs du kibboutz de Réïm, oĂč 260 cadavres de festivaliers ont Ă©tĂ© dĂ©couverts.
Comment vivre un massacre au quotidien
Conscient que l'Ćuvre d'Arendt naĂźt de son expĂ©rience vĂ©cue du totalitarisme, une Ă©preuve qui l'a façonnĂ©e en tant que femme juive autant qu'elle a bouleversĂ© le monde, Ismael insiste sur l'importance des Ă©vĂ©nements traumatisants comme catalyseurs de la pensĂ©e politique :
« Ma conviction est que la pensĂ©e politique naĂźt dâĂ©vĂ©nements de lâexpĂ©rience vĂ©cue. »
La tragĂ©die personnelle vĂ©cue par les grands-parents dâIsmael ayant connu les camps, la perte de membres de sa famille, incarne le cauchemar de l'Ăšre totalitaire, que de nombreux IsraĂ©liens revivent actuellement selon Ismael :
« Le troisiĂšme Reich, clame Ismael, est dĂ©fini par Hannah Arendt comme une pĂ©riode oĂč l'homme est devenu 'superflu', oĂč sa nature intrinsĂšque est non seulement menacĂ©e, mais activement dĂ©truite. »
Ainsi, le politologue affirme que la vision totalitaire des dirigeants du Hamas ne se contente pas de soumettre, elle dĂ©nature les individus. NĂ©anmoins, il souligne lâimportance des faits :
« Quel que soit le contexte, la perte de vies innocentes est toujours une tragédie. »
Enfin, face à cette tragédie, il y a eu quelques moments de lumiÚre. Le lieutenant-colonel israélien Karmi Meir, qui est arrivé à Kfar Aza le jour de l'attaque, a combattu avec ses troupes pour libérer la zone. Le premier soir, ils ont réussi à sauver un groupe de 50 parents et jeunes enfants. Cependant, de tels sauvetages ont été rares, mettant en évidence l'ampleur de la tragédie.
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