A Paris, Maryam Radjavi retrouve ses soutiens les plus fidèles

A Paris, Maryam Radjavi retrouve ses soutiens les plus fidèles

Reportage

Mardi soir, l'Organisation des moudjahidines du peuple iranien réunissait ses proches au cœur du cinquième arrondissement pour accueillir la présidente du conseil national de la résistance iranienne.

Oscar Tessonneau

« L’Iran des Mollahs, il ne faut pas l'oublier, c'est une société où il n’y a pas de justice, de la corruption, des assassinats, et de répression sanguinaire. »

Les conférences de Maryam Radjavi à Paris sont toujours rythmées par de nombreux rebondissements. Elles rassemblent des progressistes de tout poil. Mardi 30 avril, tous ces ardents défenseurs des libertés individuelles s’étaient donné rendez-vous à la mairie du 5ème arrondissement de Paris. Au cœur de cette salle prêtée par la maire Florence Berthout, on pouvait voir des progressistes de tout poil. Néanmoins, tous ces acteurs, gravitant autour des sphères médiatico-politiques proches des diasporas iraniennes opposées aux Mollahs, ont un point commun : ils défendent les droits des femmes. Des droits auxquels Maryam Radjavi porte beaucoup d’attention, tout comme Michèle Alliot-Marie. Dans une salle comble, l’ancienne ministre des Affaires étrangères a prononcé un discours poignant, détaillant les violations des droits humains en Iran et le rôle des femmes dans les luttes pour la liberté. "L’Iran des Mollahs, il ne faut pas l'oublier, c'est une société où il n’y a pas de justice, de la corruption, des assassinats, et de répression sanguinaire," a déclaré Alliot-Marie. Pour illustrer son propos, l’ancienne ministre a cité quelques chiffres alarmants pour souligner l'urgence de la situation. "Officiellement, il y aurait eu l'année dernière, plus de 850 exécutions. Et surtout, ces exécutions, elles sont en constantes augmentation ». Maryam Radjavi elle-même a pris la parole, soulignant l'importance de la solidarité internationale dans la lutte pour la liberté en Iran. "Les femmes sont les premières victimes de cette guerre impitoyable qui, menée par ces sur le terrain, et qui réprime dans le sang des aspirations d'un peuple. En France, cette guerre aux côtés des Moudjahidines du peuple est également l’un des nombreux combats d’Ingrid Bettencourt, l’ancienne candidate aux présidentielles colombiennes prise en otage par des groupes armées violents de 2002 à 2008

« Sur les photos, il y avait des masses informes noires à peu près de certains. Alors on se dit que ça, c’étaient des objets calcinés. Or, ce sont des corps."

Quelques minutes après Michèle Alliot-Marie, Ingrid Betancourt a dépeint avec force les défis et les dangers auxquels sont confrontés les femmes luttant contre des entités aussi obscures que Le Hamas et le régime des Mollahs. Sa voix sirupeuse, portée par son timbre si théâtral, et quelques termes donnant la chair de poule aux auditeurs, soulèvent une prise de conscience globale sur les conditions des femmes au Moyen-Orient depuis le 7 octobre. « Tout ce qui se passe, en particulier cette confrontation entre Israël et ses voisins, mais je dirais Israël et Iran est similaire. Nous sommes tous conscients que Les Mollahs et le Hamas n’ont qu’un objectif : détruire des vies." souligne Betancourt, captant l'attention sur le traitement que subissent les femmes et les civils en Iran et en Palestine. Elle continue en partageant une anecdote personnelle mettant en lumière la brutalité du conflit ayant débuté le 7 octobre : La semaine dernière, j'étais à Bogota. J’ai vu une femme qui a cherché à me voir. Elle voulait me montrer ce qu'elle avait vu en Israël, cinq jours après l’attaque du Hamas.» Stupéfaite, Ingrid Betancourt continue de dépeindre avec des termes aussi sombres que glaçants la violence du conflit entre les deux états. « Sur les photos, il y avait des masses informes noires à peu près de certains. Alors on se dit que ça, c’étaient des objets calcinés. Or, ce sont des corps." révèle Betancourt, illustrant la brutalité et l'inhumanité des conflits armés et les souffrances des victimes. Ainsi, la gravité du témoignage de Betancourt met en lumière les conséquences, et appelle les diplomaties des différents états à se réunir pour que les Palestiniens aient enfin le leur.

Des droits en danger

Dans l’assemblée présente à la conférence, plusieurs avocates étaient également présentes. Parmi eux, on peut citer Sara Nouri-Meshkati. Elle prit la parole avec une intensité remarquable, rappelant celle ayant envahi la salle de conférences, lorsque Ingrid Betancourt a pris la parole. L’avocate franco-iranienne a introduit son discours en soulignant la résilience des femmes iraniennes face au régime théocratique, qu’elle présente à travers la métaphore d’un serpent, divisé en plusieurs têtes, réparties dans des groupes comme les Basij ou Les Mollahs : " La tête du serpent est atterrante, on a vu récemment cette résistance ressortir plus que jamais. » confie Nouri-Meshkati à un public refroidi par la violence de ses témoignages. Elle poursuivit en donnant plus de détails sur les événements se déroulant au cœur de cet état, où de nombreuses libertés ont été supprimées par un régime sanguinaire : " Des milliers de femmes ont été arrêtées, elles ont subi des tortures parmi les plus barbares. Plus de 30% des 120,000 martyrs du régime sont des femmes, dont la plupart étaient des étudiantes." Néanmoins, Nouri-Meshkati indique que malgré la répression, les femmes iraniennes continuent de résister : " Aujourd'hui, nous assistons quotidiennement à la résistance de ces jeunes femmes, dans les petites et grandes villes, sous des formes différentes. On a beaucoup parlé du slogan 'Femmes, vie, liberté'. Et pourquoi ce slogan ? Parce que ces femmes ont prouvé que pour avoir une vie, pour avoir du pouvoir sur leur propre vie, il faut résister." L'impact de son témoignage était visible sur une audience, ayant fui l’un des régimes les plus autoritaires au monde pour gagner quelques libertés en France, un pays où les droits de l’homme gardent une place fondamentale.

 

 

Retour au blog

Laisser un commentaire