Matignon a du construire un budget très serré

Matignon a du construire un budget très serré

Le Mercredi 21 Février, Prisca Thévenot présentait à la presse la  stratégié de rigueur budgétaire et le soutien à la croissance du gouvernement. 

Oscar Tessonneau 

On ne cassera plus notre tirelire

Affaibli par un ralentissement économique mondial sans précédent, lié aux guerres en Ukraine et en Israël, le gouvernement de Gabriel Attal déploie actuellement une stratégie économique réfléchie, s'efforçant de maintenir un équilibre délicat entre la rigueur budgétaire et le soutien à la croissance et au bien-être social.

Mercredi 21 février, lors de la traditionnelle conférence de presse suivant le conseil des ministres, Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement, a défendu cette approche budgétaire rigoureuse, présentée par Bruno Le Maire dans les médias lundi avec conviction : "Notre gouvernement a fait le choix délibéré de protéger le pouvoir d'achat des Français, en maintenant une fiscalité stable malgré les vents contraires. Cette affirmation met en avant la détermination du gouvernement à préserver la stabilité économique des ménages en ces temps incertains.

Dans ce contexte difficile, le gouvernement a élaboré un plan d'économies rigoureux de 10 milliards d'euros, structuré en deux phases bien distinctes. La première tranche, consistante en une économie de 5 milliards d'euros, cible principalement les dépenses opérationnelles des ministères. "Ces économies nous permettent de rediriger nos ressources vers des investissements porteurs d'avenir, tels que l'éducation et la transition écologique", expliquait hier Thévenot aux journalistes. Cette orientation stratégique vers des secteurs clés reflète une ambition de promouvoir une croissance durable et inclusive

Des investissements responsables 

La principale tranche d'économies, également de 5 milliards d'euros, vise à optimiser les dépenses publiques tout en renforçant des initiatives cruciales comme "Ma Prime Rénov", dont le financement a été augmenté de plus de 600 millions d'euros. Ce renforcement budgétaire souligne l'engagement ferme de la France envers la transition écologique et la durabilité.

Hier, Prisca Thévenot résumait cette approche gouvernementale avec beaucoup d'assurance : "Ces mesures d'économie ne signifient pas un désengagement de l'État, mais renforcent notre engagement à investir de manière judicieuse et responsable." Cette déclaration réaffirme l'intention du gouvernement de naviguer prudemment dans les eaux troubles des finances publiques tout en priorisant les investissements essentiels pour l'avenir économique et environnemental du pays.

 

S'adapter au contexte européen

Estimé à 800 milliards d'euros, ce plan est destiné à bâtir une économie européenne plus durable et numérique. Il marque un tournant institutionnel et financier majeur qu'a longuement analysé mardi dernier le journaliste économique Éric Albert dans les colonnes du Monde. Parmi ces données évoquées, il a notamment cité les mesures d'austérité imposées dans plusieurs pays européens, puisque l'Allemagne a été sommée par sa Cour constitutionnelle de réduire ses dépenses de 17 milliards d'euros pour 2024, et l'Italie prévoit des privatisations pour lever 20 milliards d'euros d'ici à 2026.

Ces chiffres mettent en évidence la pression budgétaire accumulée sur les États membres de l'UE, qui cherchent à s'adapter au plan de reprise économique post-pandémique et à respecter les critères de stabilité budgétaire européens. Néanmoins, la situation est rendue plus complexe par la hausse des taux d'intérêt, qui augmente le coût du service de la dette pour les pays déjà fortement endettés.

L'opposition reste sceptique 

Les récentes annonces de Bruno Le Maire et Prisca Thévenot exigent une réflexion approfondie sur les mécanismes de redistribution et la nécessité d'une fiscalité plus équitable." Entre 2017 et le début de l’année 2024, la perte fiscale de l’Etat directement liée aux décisions des gouvernement d’Emmanuel Macron représente plus de 265 milliards d’euros, soit une moyenne supérieure à 60 milliards par an. " soulignaient dans un communiqué Olivier Faure, premier secrétaire du PS, et le collaborateur du groupe socialiste au Sénat Brice Gaillard. Cette perspective souligne l'importance d'adapter les politiques sociales aux réalités économiques changeantes, tout en veillant à ne pas accroître la vulnérabilité des entreprises les moins résilientes. 

La route est semée d'embûches, mais la volonté d'investir de manière responsable dans l'avenir témoigne d'une approche stratégique visant à concilier la croissance économique avec la justice sociale et la transition écologique que les journalistes ont abordé en fin de matinée avec Prisca Thévenot, qui a montré une certaine rigueur dans ses connaisssances liées aux plans Ecophyto et aux pesitcides. Ainsi, le principal défi du gouvernement réside dans sa capacité à mettre en œuvre ces plans d'économies tout en stimulant les secteurs vitaux pour l'avenir, tels que l'éducation, la santé et les technologies vertes. Cependant, l'équilibre entre l'austérité budgétaire et les investissements nécessaires est délicat.

Retour au blog

Laisser un commentaire