DPE : de nombreux locataires craignent de vivre dans des logements inadaptés

DPE : de nombreux locataires craignent de vivre dans des logements inadaptés

Coordonnée par le nouveau ministre du logement Guillaume Kasbarian réforme du diagnostic de performance énergétique devrait exclure près de 140 000 logements de moins de 40 mètres carrés de la catégorie des passoires énergétiques. Ce changement effraie de nombreux français, craignant de vivre dans des appartements classés E ou F. 

Oscar Tessonneau 

Cet après-midi aux alentours de 13 h, un cortège de manifestants a marché contre la révision du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). L'évènement fut organisé par le collecif Droit Au Logement ( DAL). Initiées par plusieurs décrets en 2020 et mises en œuvre par des arrêtés en mars 2021, les lois sur les DPE soulèvent de vifs débats. Depuis qu'il est devenu député d'Eure-et-Loir, le nouveau ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, affirme que cette révision affinera l'évaluation de l'efficacité énergétique des bâtiments. Toutefois, elle met en exergue les complexités inhérentes à l'équilibre entre des objectifs écologiques et des contraintes économiques.

Un impact sur les petites surfaces 

Les résidents des logements impactés par ces ajustements réglementaires vivent ces changements de manière directe. Julien, un étudiant parisien en droit, vit dans un studio reclassé F suite à la réforme, note : "Malgré une amélioration sur le papier, je ne constate pas de baisse significative de mes dépenses énergétiques. Il semble y avoir un décalage entre les objectifs annoncés de la réforme et la réalité vécue par les usagers."

Pour les petites copropriétés, qui disposent d'un délai supplémentaire pour se conformer aux nouvelles exigences, les défis ne sont pas moindres, surtout lorsque les logements classés E ou F sont énergivores. "Ce report offre un répit à des personnes plus précaires qui auront des logements classés F. Néanmoins, il soulève des questions quant à notre capacité à répondre aux recommandations écologiques de demain sans compromettre la santé financière des Français," nous explique Martin, membre d'un conseil syndical de copropriété. Comme tous les locataires de sa résidence, il a vu sa facture d'eau et d'électricité augmenter ces derniers mois.

 "Ce report offre un répit à des personnes plus précaires qui auront des logements classés F. Néanmoins, il soulève des questions quant à notre capacité à répondre aux recommandations écologiques de demain sans compromettre la santé financière des Français."

Des règles restrictives

L'obligation d'un audit énergétique pour les bâtiments comptant plus de 50 lots représente une étape importante vers une meilleure efficacité énergétique. Sophie, gérante d'une copropriété concernée, partage son expérience : "Bien que l'audit soit une démarche positive, les implications financières et la complexité des procédures représentent un véritable défi."

Quelques changements attendus sur le marché de l'immobilier

En introduisant des critères plus rigoureux et en recalibrant les méthodes d'évaluation, Guillaume Kasbarian affirme qu'avec sa réforme du logement, il rendra le marché immobilier plus transparent. Il indique également sa volonté d'accélérer les rénovations énergétiques des copropriétés. Toutefois, les retours du terrain suggèrent que le chemin vers une efficacité énergétique accrue est semé d'embûches et d'incertitudes, notamment à cause des remises sur le marché de logements classés E ou F. Souvent occupés par des personnes plus précaires touchées par l'inflation, ces logements, souvent sociaux.

Ainsi, les lacunes potentielles de la réforme sont nombreuses, notamment en ce qui concerne son application pratique et son impact réel sur la consommation énergétique des ménages. La question de l'accessibilité financière des travaux de rénovation nécessaires pour améliorer les performances énergétiques des bâtiments reste également préoccupante, en particulier pour les ménages à revenus modestes ou les petites copropriétés avec des ressources limitées. "Bien que l'audit soit une démarche positive, les implications financières et la complexité des procédures représentent un véritable défi."

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