Le réconfort avant l'effort

Le réconfort avant l'effort

Avant de s’envoler pour la Nouvelle-Calédonie, le président de la République a réuni au Palais de l'Élysée un ensemble de grands patrons, représentant les entreprises qui participeront dès demain au salon Vivatech.

Oscar Tessonneau

La Flat Tax et le CIR seront maintenus 

Avant de s’envoler pour Nouméa, le Président français s’est accordé un moment de répit aux côtés des experts en nouvelles technologies qu’il soutient depuis son arrivée à Bercy, il y a bientôt dix ans. Avec un investissement déjà engagé d’un milliard d'euros à travers le programme France 2030, dirigé par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, Macron a décrit les efforts pour transformer profondément l'écosystème de start-up et d'innovation en France. "Nous avons instauré un cadre favorable à l'innovation et à la prise de risque grâce à une politique fiscale attrayante pour les entreprises, incluant 30 milliards d'euros de réductions d’impôts," a-t-il précisé. En effet, Emmanuel Macron a confirmé le maintien du crédit d'impôt recherche, connu sous l'acronyme CIR, et du prélèvement forfaitaire unique, plus connu sous le nom de Flat Tax

Le président a également annoncé que ses ministres travaillaient sur un ensemble d’ordonnances pour favoriser le développement de nouvelles technologies, et des écoles où elles seront créées. Une partie de ces mesures est contestée par plusieurs députés de La Nupes." On a pas de preuve sur le retour sur investissement" nous confie le député socialiste du Calvados Arthur Delaporte. Ce constat n'est pas partagé par les acteurs économiques ayant pris la parole aux côtés du chef de l'exécutif. Xavier Niel, patron d’Illiad et actionnaire majoritaire du journal Le Monde, a affirmé que ces avantages fiscaux faciliteront de nouveaux investissements dans plusieurs branches de l’économie : l'environnement, l'éducation, la chimie, la cardiologie ou le private equity. En effet, Niel a révélé, comme l’ensemble des patrons présents, qu'il souhaite utiliser les avantages fiscaux présentés par Emmanuel Macron pour investir dans des domaines hautement spécialisés comme les analyses d’électrocardiogrammes. 

100 000 Français formés aux métiers de l'IA

Lors de sa prise de parole, le président a également abordé les défis de la formation et de l'adaptation des systèmes éducatifs aux exigences de l'économie numérique. "Nous devons massivement investir dans l'éducation supérieure et la formation en technologies pour préparer nos jeunes à cette nouvelle réalité économique," a-t-il affirmé, envisageant de nouveaux modèles de contractualisation dans l'enseignement supérieur pour adapter plus finement les formations aux besoins d’un marché du travail français rencontrant une pénurie de développeurs web et de data scientists, aussi à l’aise avec les langages de programmation informatique qu’avec les formules d’algèbre linéaire et autres matrices les plus complexes. Pour ce faire, le président compte doubler le nombre de talents formés annuellement dans ces secteurs. Son objectif est que chaque année, environ 100 000 Français soient formés aux métiers de l’IA. Le président a annoncé que les fonds alloués à la formation de ces étudiants français allaient augmenter de 20% d'ici à 2030, grâce à des fonds français et européens sur lesquels il est longuement revenu. "75% du financement de nos économies provient d’institutions comme l’Europe, et nous devons mieux canaliser ces fonds vers l'innovation, grâce à un plan pour réinjecter 100 milliards d'euros dans l'innovation, notamment dans les domaines de la santé."  De plus, le président a affirmé que 200 millions d'euros seront alloués à la diffusion des usages technologiques au sein des PME européennes. "Il s'agit de démystifier et de démocratiser la technologie à travers des débats pédagogiques qui seront organisés sur tout le territoire européen," indique le responsable.

Des techniques pour innover

Emmanuel Macron s'attend à vivre quelques jours difficiles en Nouvelle-Calédonie. Avant ce déplacement périlleux, il s'est accordé une pause avec un ensemble de patrons de la tech, qui toucheront de nouvelles aides de l'Etat. Le président a précisé que ces investissements permettront de financer la création d’infrastructures dédiées à certains domaines, comme la santé numérique, ou de nouvelles méthodes de travail seront mises en place. "Nous avons une fragmentation dans la façon dont les données de santé sont partagées entre les États membres, ce qui représente à la fois un défi et une opportunité," nous affirme l’un des directeurs de l’innovation d’une start-up parisienne, satisfait par les propos qu’a tenu Thierry Breton. L’actuel Commissaire européen pour le marché intérieur a abordé la question sensible des données, dans laquelle sa start-up s’est spécialisée. "Les entreprises qui dépensent une quantité énorme d'efforts pour filtrer les données publiques et n'en retenir que les données de haute qualité investissent encore plus dans la lutte contre les problèmes systémiques", a déclaré Breton, mettant en lumière la nécessité d'une approche plus structurée et collaborative entre les entreprises et les acteurs économiques pour surmonter ces obstacles. Ce constat est partagé par Emmanuel Macron. Le président a conclu son intervention sur une note d'optimisme prudent, avec un appel à une meilleure collaboration entre les institutions publiques et les acteurs technologiques pour libérer le potentiel de l'Europe dans le nouvel ordre numérique mondial.

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