Quand le 7ème art nous aide à mieux dialoguer

Quand le 7ème art nous aide à mieux dialoguer

 

Sorti mercredi dans les salles obscures, "Un P'tit Truc en Plus", le premier fılm du comédien Artus, propose un nouveau regard sur la trisomie 21 et le handicap mental en général.

Oscar Tessonneau

Troubles du langage

Comment décrire avec des mots précis un succès aussi phénoménal ? Le film a fait le meilleur démarrage dans les cinémas français depuis « Bienvenue chez les Ch'tis ». Ce succès n'est pas seulement un triomphe commercial. Il aide aussi les spectateurs à mieux comprendre les troubles du langage des personnes porteuses de trisomie 21. "Les difficultés et retards cognitifs sont les troubles qui affectent le plus les personnes porteuses d’une trisomie 21. Par cognition, on entend les grandes fonctions neuropsychologiques intervenant dans le traitement de l'information," écrit Jean-Adolphe Rondal dans son livre, Le futur de la trisomie 21 : Une perspective curative.

Les problèmes d’élocution des acteurs, ayant du mal à exprimer leurs émotions, sont particulièrement notables lorsque Baptiste, fan de football, demande sans cesse à Orpi, l’éducateur joué par Clovis Cornillac, de jouer avec lui. De plus, en donnant une chance de s’exprimer à ces adultes extraordinaires, Artus aborde leurs troubles de l'attention qu'Alice, la responsable de la colonie, tente de combler avec des activités simples comme la pâte à modeler. « Pour être complet, il conviendrait de traiter également des fonctions exécutives et attentionnelles, des difficultés en matière de calcul, et de la cognition sociale," écrit Rondal, indiquant que de nombreuses recherches doivent encore être menées sur l’élocution des trisomiques.

Culture

"Un travail sur ce qu’on appelle les bucco-praxies est de première importance à un âge précoce afin de faciliter le développement articulatoire subséquent." De plus, Rondal précise qu’après une année, et davantage encore après quatre années de thérapie, le fonctionnement bucco-facial des personnes porteuses d’une trisomie 21 est singulièrement amélioré. " Cela favorise un meilleur développement articulatoire et une réduction sensible de l’hypotonie faciale, linguale, buccale et péribuccale," écrit-il, faisant ainsi référence aux difficultés qu’Arthus, l’acteur se faisant passer pour une personne en situation de handicap, rencontre pour parler comme les autres vacanciers.

Une élocution claire

Selon Rondal, ces améliorations ne sont pas seulement fonctionnelles. Elles contribuent également à une meilleure esthétique faciale, sur laquelle Artus a beaucoup travaillé lorsque l’un des acteurs, fan de Dalida, lui apprend comment « faire l’handicapé ». Dans son livre, Jean-Claude Rondal explique que ces techniques d'expansion maxillaire fonctionnelle, mises en lumière lorsqu’Arthus tente d’apprendre à « jouer l’handicapé », ont eu des effets thérapeutiques prometteurs. " Les personnes porteuses de trisomie 21 ont un gain d’un centimètre de diamètre intermaxillaire sur une période de quelques mois chez des enfants porteurs d’une trisomie 21, âgés de 4 à 12 ans ; avec comme bénéfice additionnel une augmentation du volume nasal libre, une facilitation du passage de l’air par la partie supérieure de la cavité buccale et une amélioration de l’esthétique faciale," écrit Rondal. Mises en lumière dans le film, ces avancées thérapeutiques sont cruciales et montrent que des interventions précoces et soutenues peuvent faciliter l’insertion sociale des

personnes porteuses de trisomie 21.

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