Plus communément appelé Jour J, le 6 juin 1944 est une date mémorable dans l'histoire de France. Ce jour-là, les forces alliées ont lancé l'opération Overlord, marquant le début de la libération de l'Europe occidentale de l'occupation nazie.

Oscar Tessonneau

Le jour le plus long

Comme l’écrit l’historienne Emeline Vanthuyne dans son livre « La Libération », lors du D-Day, "150 000 hommes répartis sur 5 000 navires ont franchi la Manche sans être repérés". Les effectifs militaires comprenaient principalement des troupes américaines, britanniques et canadiennes. Le débarquement s'est effectué sur cinq plages normandes, appuyé par des unités aéroportées qui ont joué un rôle crucial dans le succès de l'opération. "Les défenses allemandes sont bombardées par les Alliés. Entre 6 h 30 et 8 h, les troupes essentiellement américaines, britanniques et canadiennes débarquent sur cinq plages normandes," écrit Vanthuyne, décrivant le début d'une opération qui, malgré les milliers de soldats morts, blessés et disparus, fut couronnée de succès à la fin de cette journée historique. Une grande partie des militaires présents lors des opérations étaient des parachutistes. Leur intervention a été déterminante pour la réussite de l'opération Overlord. Lors d’une réunion organisée ce soir, un conseil mémoriel d’Emmanuel Macron a souligné l'importance stratégique de ces actions : "Les parachutistes, qu'ils soient britanniques, américains ou français, ont bloqué une grande partie de la capacité des Allemands à acheminer leurs renforts vers la Normandie." Ces actions, menées dans la nuit du 5 au 6 juin, ont désorganisé les défenses allemandes et facilité l'avancée des troupes alliées sur les plages. Vanthuyne précise que ces opérations ont permis de créer des points de pression cruciaux sur les forces allemandes. Ainsi, la coordination entre les forces parachutistes et les troupes débarquées a été essentielle pour assurer la continuité et l'efficacité des opérations militaires.

La Bataille de Normandie

Vanthuyne précise qu’après le succès initial du débarquement, la progression en Normandie s'est avérée plus lente que prévu. La libération du port stratégique de Cherbourg le 26 juin a facilité l'afflux d'hommes et de matériel, mais les combats ont été intensifiés par les caractéristiques du bocage normand.  "Les pertes humaines sont considérables, notamment à cause de la présence de haies, caractéristiques du bocage normand, qui permettent aux Allemands de mieux surprendre les assaillants,"  écrit Vanthuyne. De plus, elle précise que l’opération Cobra, déclenchée le 25 juillet, a finalement permis une percée significative des forces alliées.  "L’opération Cobra déclenchée le 25 juillet permet enfin une percée alliée de 60 km jusqu’à Avranches, atteinte le 31 juillet 1944," détaille Vanthuyne, ajoutant que plus de 3 750 tonnes de bombes se sont abattues sur les positions allemandes. Cette avancée a été déterminante pour la libération de la région et la poursuite des offensives alliées. En août, après l’échec de leur contre-attaque, les troupes allemandes sont encerclées près de la ville de Falaise et battent en retraite vers la Seine du 19 au 22 août.  "Entre juin et août 1944, l’intensification des bombardements sur les villes normandes entraîne de lourdes destructions matérielles," ajoute Vanthuyne. Les pertes civiles sont lourdes, estimées à 10 000 morts au cours de ces trois mois, et une partie de la population, sans logis, doit trouver refuge dans des centres d’accueil provisoire.

"Nous avons, le 6 juin 1944, mémoire des actes de résistance de la France libre et de la résistance intérieure" 

À l'occasion du 80e anniversaire du débarquement, un porte-parole de l'Élysée a présenté les grandes lignes des commémorations. "Nous avons, le 6 juin 1944, mémoire des actes de résistance de la France libre et de la résistance intérieure," a-t-il déclaré, soulignant l'importance de se souvenir des sacrifices faits pour la liberté, mise en danger par la guerre en Ukraine et d’autres conflits mondiaux. Ces commémorations incluront des hommages aux opérations parachutistes et aux civils affectés par les bombardements alliés. "Une mémoire des bombardements alliés et des dommages collatéraux que cela a pu engendrer à l'époque sera faite," a ajouté le conseiller, mettant en lumière l'impact des opérations militaires sur les civils. Il a également évoqué le contexte de renaissance de la France après l'occupation. "Nous cultivons une mémoire aussi de ce temps de renaissance de la France qui se caractérise par le premier discours de Bayeux prononcé par le général De Gaulle, si ma mémoire est bonne, le 14 juin 1944," a-t-il rappelé. Il précise que ce discours symbolise le retour à une France libre et souveraine, fidèle aux idéaux de la Révolution française de 1789. Enfin, le conseiller a également fait le lien entre les événements de 1944 et les luttes contemporaines pour la liberté et la souveraineté. "Ce qui s'est joué le 6 juin 1944, c'est encore écho à tous les combats de peuples et de nations, de femmes et d'hommes sur notre planète qui aujourd'hui encore aspirent et luttent pour qu'ils soient en mesure d'exercer librement leur souveraineté et leur liberté," a-t-il conclu. Cette référence souligne la continuité des valeurs de résistance et de lutte contre l'oppression à travers les décennies.