Fin de vie : De nouvelles unités pour mourir dignement

Fin de vie : De nouvelles unités pour mourir dignement

Vendredi soir, le président de la République a déclaré au Comité Social Économique et Environnemental (CESE) qu’un plan estimé à plus d’un milliard d’euros permettra de développer de nouvelles unités de soin palliatifs. Les prises en charge s’organiseront à partir de choix familiaux et personnels.

Oscar Tessonneau

" Nous voulons un modèle qui vise à construire un accompagnement continu et personnalisé avec la personne, avec ses proches si elle le souhaite, pour s'adapter à ses aspirations et lui permettre de prendre les décisions éclairées »

Nous ne savons pas grand-chose sur la fin de vie d’un individu. Pour combler ce vide sanitaire et philosophique, le président français souhaite développer des unités de soins palliatifs, où les Français pourront mourir dignement. Vendredi soir, lors d’un discours au Conseil Économique Social et Environnemental (CESE), Emmanuel Macron a mis en lumière les capacités dont dispose la France pour organiser ces politiques de santé. « Nous avons largement les espaces éthiques régionaux, grâce aux nombreux travaux menés par la ministre Firmin Le Bodo, qui est maintenant présidente de la commission spéciale », déclarait le Président. Dans ces travaux, une attention particulière fut portée à la prise en charge de la douleur et aux soins palliatifs.

« Nous voulons un modèle qui vise à construire un accompagnement continu et personnalisé avec la personne, avec ses proches si elle le souhaite, pour s'adapter à ses aspirations et lui permettre de prendre les décisions éclairées », ajoute Agnès Firmin Le Bodo. Ce projet commun sera basé sur un accord mutuel entre les médecins et les familles, afin d’éviter de nouvelles affaires Vincent Lambert. Il se construira autour d’un projet de loi avec trois axes : les soins d'accompagnement, les droits des patients, pour que chaque patient puisse mourir dignement. « Nous proposons un modèle qui accompagne le patient dès l'annonce du diagnostic engageant le pronostic vital », a expliqué le Président.

Un suivi personnalisé

Comme le précisait Emmanuel Macron, ce modèle de soin inclut un suivi attentif de la douleur, des soins appropriés tout au long du parcours, ainsi qu'une orientation vers les soins palliatifs si nécessaire. Le projet de loi aborde également les droits des patients, garantissant qu'ils sont pleinement informés et impliqués dans les décisions concernant leur santé. Néanmoins, le président semble absolument conscient des nombreux débats philosophico-politiques autour de cette aide. « Il y a des décisions qui doivent être prises avec le plus grand respect pour la personne humaine, ses croyances et ses choix personnels », a-t-il déclaré, en soulignant l'importance de la coordination entre les différentes parties prenantes, y compris les soignants, et les représentants des familles. « C'est une approche qui vise à bâtir un consensus, avec un sens profond de respect et de responsabilité », a-t-il ajouté, en précisant son attachement à des valeurs humanistes qu’il avait déjà évoquées jeudi, lors de son discours Sorbonne 2 sur L’Europe. " Cette coordination est essentielle pour assurer que le projet reflète un large éventail de perspectives et garantit des soins dignes et respectueux pour tous." précise Emmanuel Macron.

Un milliard d’euros sont attendus

Pour mettre en place ce plan, Emmanuel Macron affirme qu’il devra ouvrir de nouvelles unités. Actuellement, le président précise que seuls 30 % des patients qui en ont besoin ont accès à des soins palliatifs. Pour remédier à cette situation, le projet prévoit un investissement de 1,1 milliard d'euros sur 10 ans, avec un budget annuel de 2,7 milliards d'euros d'ici 2034. Ainsi, ce ne sont pas moins de 21 unités de soins palliatifs qui verront le jour, dans des départements qui n'en ont pas encore, avec pour objectif que tous les départements soient couverts par une unité d'ici 2025. « Le plan décennal permettra de garantir un accès aux soins palliatifs à tous ceux qui en ont besoin, sur tout le territoire. », a déclaré le Président.

De plus, une filière de médecine palliative sera créée pour former davantage de médecins après le concours de cinquième année, où chaque interne choisit sa spécialité. Dans ces unités, Emmanuel Macron précise que les soins curatifs et palliatifs seront articulés de manière fluide. Le processus palliatif commencera dès que le patient aura une maladie dégénérative diagnostiquée. 

Comme le rappelait la ministre de la Santé Catherine Vautrin aux équipes de Rightbrain il y a un mois, les maladies psychiatriques comme la schizophrénie ou l’autisme avec une forte déficience intellectuelle ne seront pas prises en compte parmi les pathologies pouvant être prises en charge dans ces unités. Dans plusieurs départements comme Les Alpes-Maritimes, des militant(e)s de Groupes D’Entraide Mutuelle Autisme (GEMA), comme la niçoise Nina Solenghi se sont fortement opposés à ce choix de la ministre de la santé.

« Je suis pour une loi euthanasie. Surtout quand on sait qu'aujourd'hui, la psychiatrie en France est abandonnée par l'état. […] Pas besoin d'une loi pour que nos adelphes se suicident déjà à cause de cet abandon, qu'ils soient autistes ou pas. »

Comme le rappelait la ministre de la Santé Catherine Vautrin aux équipes de Rightbrain il y a un mois, les maladies psychiatriques comme la schizophrénie ou l’autisme avec une forte déficience intellectuelle ne seront pas prises en compte parmi les pathologies pouvant être prises en charge dans ces unités. Dans plusieurs départements comme Les Alpes-Maritimes, des militant(e)s de Groupes D’Entraide Mutuelle Autisme (GEMA), comme la niçoise Nina Solenghi se sont fortement opposés à ce choix de la ministre de la santé. « Je suis pour une loi euthanasie. Surtout quand on sait qu'aujourd'hui, la psychiatrie en France est abandonnée par l'état. […] Pas besoin d'une loi pour que nos adelphes se suicident déjà à cause de cet abandon, qu'ils soient autistes ou pas. » Comme nous le rappelions à Rightbrain il y a quelques semaines, 1 autiste sur 5 a déjà fait une tentative de suicide, quand un autiste sur 3 a déjà exprimé des envies de mettre fin à ses jours. Néanmoins, ce constat n’a pas été évoqué par le président.

 

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