Bac 2024 : un réel tournant pour l’école inclusive

Bac 2024 : un réel tournant pour l’école inclusive

Lors d’une conférence de presse du vendredi 7 juin, les conseillers de la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, ont détaillé les nouvelles modalités inclusives du baccalauréat pour l'année 2024. Ce dernier marque un tournant, au vu du nombre de candidats en situation de handicap qui se présenteront aux épreuves.

Oscar Tessonneau

Plus de candidats

Cette année, les épreuves écrites auront lieu les 19, 20 et 21 juin. Environ 728 167 candidats se présenteront aux épreuves. Des sources du ministère indiquent que ce chiffre est en hausse par rapport à l'année précédente. Parmi ces candidats, le ministère en compte 543 369 pour le bac général et technologique, avec 8 750 candidats individuels. Le bac professionnel, aura 184 795 candidats, dont 10 546 candidats individuels. Enfin, le bac général accueille environ 392 000 candidats et le bac technologique 151 000 candidats.  Lors de cette conférence de presse, les conseillers de la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, sont longuement revenus sur les nouvelles modalités du baccalauréat pour l'année 2024, pour les élèves en situation de handicap.

Qu’ils soient à mobilité réduite, en situation de handicap mental, ou atteints d’un trouble du neuro-développement (TND), ces élèves sont pris en charge grâce à une pléthore de dispositifs inclusifs, mis en place par des PIAL. La mise en place de ces dispositifs s'inscrit dans un contexte plus large de réforme de l'école inclusive. Comme l’écrit Philippe Cambrelin dans son livre "Aide-Mémoire - Politiques et dispositifs du handicap en France", des dispositifs particuliers comme les unités localisées pour l'inclusion scolaire (ULIS), permettant aux élèves d’avoir un(e) accompagnant(e) d’élève en situation de handicap (AESH), ou un ordinateur s’ils ont des difficultés d’écriture, ont été introduits il y a plus de dix ans dans les lycées.

 "La circulaire du 21 août 2015 a ouvert le dispositif ULIS aux lycées, l’objectif du ministère en 2018 était la création dans les années à venir de 250 ULIS en lycée," précise Cambrelin. Presque dix ans après leur application, ces mesures ont porté leurs fruits. Vendredi dernier, les conseillers de Nicole Belloubet ont en effet souligné une augmentation notable du nombre d'élèves bénéficiant d'aménagements pour leurs examens. "Le nombre d'élèves qui bénéficient de l'aménagement est en augmentation constante. En lycée général et technologique, on avait 30 000 élèves qui avaient un aménagement à la session 2022. Au général et technologique de 2024, on est à 40 000. Ça a augmenté de 30% en 2 ans et au professionnel, on est à peu près à 21 000 candidats qui sont également avec des aménagements. Donc on a au total 61 000 candidats qui aujourd'hui bénéficient de ces aménagements."

 Besoins spécifiques  

Lors de la conférence de presse, les conseillers de Madame Belloubet ont également indiqué que ces succès étaient également liés à la qualité des projets en place pour répondre aux besoins spécifiques des élèves en situation de handicap. Parmi ces programmes, on peut citer les PAP, (Plan d’Accompagnement Personnalisé). "Ils s’adressent aux élèves présentant des difficultés scolaires durables en raison de troubles des apprentissages," écrit Cambrelin dans son manuel où il aborde également les Pôles Inclusifs d'Accompagnement Localisés (PIAL) existant depuis 2019 : "La circulaire de rentrée 2019 – École inclusive BO du 5 juin 2019 avait pour objet de préciser les actions et moyens à mettre en œuvre depuis la rentrée 2019 pour instituer dans chaque académie, et chaque département, un service public de l’École inclusive." Cambrelin précise que cette initiative a permis de renforcer l'accueil des parents et la scolarisation des élèves à besoins particuliers, dans des établissements comme les unités d’enseignement adapté (UEM), et les classes pour les enfants présentant des troubles autistiques (UEMA).

PIAL

Dans son manuel, Cambrelin précise également que les PIAL permettent également de mettre en œuvre les actions et moyens pour mieux accueillir les parents et mieux scolariser les élèves : "Les PIAL permettent de reconnaître le travail des enseignants, les soutenir et déployer une offre de formation accessible ; renforcer l’appartenance des AESH à la communauté éducative ; simplifier les démarches pour tous et mieux suivre les parcours inclusifs et évaluer la qualité des actions." En effet, plusieurs sources ministérielles nous indiquent que les PIAL permettent de répondre aux besoins des élèves en situation de handicap, comme le Programme Personnalisé de Réussite Éducative (PPRE), le Projet d'Accueil Individualisé (PAI) et le Plan d'Accompagnement Personnalisé (PAP). "Le programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) concerne les élèves qui risquent de ne pas maîtriser certaines connaissances et compétences attendues à la fin d’un cycle d’enseignement (code de l’éducation, art. D. 311- 12)," écrit Cambrelin dans son manuel, en soulignant l'importance d'un plan coordonné d'actions élaboré par l’équipe pédagogique, discuté avec les parents, avant d’être présenté à l’élève. Ainsi, les initiatives prises en faveur de l’école inclusive lors du bac 2024 visent à garantir une scolarisation inclusive et équitable pour tous les élèves, en s'adaptant aux besoins spécifiques de chacun.

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